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<b>Pratiques Matrimoniales Et Transmission Mere-Enfant Du Vih Au Togo</b>


KS Koffi
I Agbeko
KN Douti
A Geraldo
DY Atakouma
B Bakonde
K Tatagan-Agbi
AD Agbere

Abstract

But : Etudier l’influence des coutumes et pratiques matrimoniales sur le mode de transmission sexuelle et la transmission mère-enfant du VIH/Sida au Togo, afin de faire des suggestions à l’endroit des populations et des autorités publiques en vue d’éviter les coutumes et les pratiques matrimoniales à risque dans la propagation du VIH. Population et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale et multicentrique, rétrospective et prospective, portant sur 145 enfants séropositifs, 145 mères d’enfant séropositif, et 145 pères d’enfant séropositif, du 3 janvier au 5 mai 2013, soit une période de 4 mois. Résultats : Sur les 145 enfants, 53,8% étaient de sexe masculin et 46,2% de sexe féminin. Les mères étaient âgées de 31 à 40 ans (54,5%), des artisanes (64,8%), des professionnelles de sexe (2,1%). Les pères étaient âgés de 41 à 50 ans (42,8%), des artisans (54,5%), des professionnels de sexe (0,7%), séropositifs (47,6%), de sérologie inconnue (27,6%). Sur les 145 enfants, 91 (62,8%) étaient issus de la première union des parents et 41 (28,3%) après d’autres aventures infructueuses de ces derniers. Les grossesses d’où étaient issus les 91 enfants nés d’une première union ont été conçues dans l’année qui a suivi le début de l’union (24,9%), entre 1 et 2 ans après le début de l’union (29,7%). Avant l’union d’où est issu un enfant, la mère avait déjà eu de partenaire sexuel (69,7%) dont 57% avec le conjoint actuel et 43% avec un autre partenaire ; le père avait déjà eu de partenaire sexuelle (57,9%) dont 43,7% avec la conjointe actuelle et 56,3% avec d’autres partenaires. Avant la relation sexuelle fécondante, la mère connaissait son statut sérologique dans 6,2% des cas, le père, dans 3,4%, et le couple, dans 3,4% des cas. Les enfants étaient issus d’un remariage (22,8%). Les hommes s’étaient remariés après le décès de leurs femmes dans 5 cas dont 2 cas dans la fratrie de leur femme défunte (sororat), après un divorce (9,7%). Les femmes s’étaient remariées après le décès de leur conjoint dans 9 cas dont 2 cas dans la fratrie de leur mari défunt (lévirat), après un divorce (14,5%). Trois enfants (2%) étaient issus de couples réconciliés, et sur les trois couples réconciliés, deux l’ont été après plus de deux ans de séparation. Onze enfants sur les 145 (7,6%) étaient issus de relations sexuelles volontaires occasionnelles. Les enfants provenaient de familles monogames (58%) et de familles polygames (30,3%). Dans les couples monogames, les femmes se disaient fidèles à leurs maris dans 46,2%  des cas, et les hommes se disaient fidèles à leurs femmes dans 22,1% des cas. Dans les familles de polygames, 9% des hommes se disaient fidèles à leurs femmes et 28,3% des femmes se disaient fidèles à leurs maris. Conclusion : Les stratégies de lutte contre la propagation du VIH ne sauraient être efficaces si elles ne sont pas accompagnées de la réduction de la pauvreté, et si les rapports de pouvoir inégalitaire et les logiques culturelles perdurent.

Mots clés : Pratiques matrimoniales, transmission mère-enfant, VIH, Togo.

Purpose: To study the influence of customs and marriage practices on the mode of sexual transmission and mother-to-child transmission of HIV/AIDS in Togo, to make suggestions to the location of populations and public authorities to avoid customs and marital practices at risk in the spread of HIV. Population and methods: This is a transversal and multi-centre, retrospective and prospective, study of 145 children living with HIV, 145 mothers of HIV-positive child, and 145 fathers of HIV-positive child from 3 January to May 5, 2013, or a period 4 months.  Results: On 145 children, 53.8% were male and 46.2% female. Mothers were aged 31 to 40 years (54.5%), craftswomen (64.8%), sex workers (2.1%). The fathers were aged 41 to 50 years (42.8%), craftsmen (54.5%), sex professionals (0.7%), HIV (47.6%), unknown serology of HIV (27.6%). On 145 children, 91 (62.8%) were from the first union of parents and 41 (28.3%) after other unsuccessful adventures of the latter. Pregnancies from which were 91 children born from a first union were conceived in the year that followed the beginning of the union (24.9%), between 1 and 2 years after the start of the union (29.7%). Before the union from which is a child, the mother had already had sexual partner (69.7%) including 57% with the current spouse and 43% with another partner; the father had already had sexual partner (57.9%) including 43.7% with the current wife and 56.3% with other partners. Before fertilizing intercourse, mother knew his HIV status in 6.2 percent of cases, the father, in 3.4%, and the couple, in 3.4% of cases. The children were from a remarriage (22.8%). The men were remarried after the death of their wives in 5 cases and 2 cases in siblings of their deceased wife (sororat), after a divorce (9.7%). Women were remarried after the death of their spouse in 9 cases and 2 cases in siblings of their deceased husband (levirate marriage), after a divorce (14.5%). Three children (2%) were from reconciled couples, and on three couples reconciled, two were after more than two years of separation. Eleven children on the 145 (7.6%) were from occasional voluntary sexual relations. The children came from monogamous families (58%) and polygamous families (30.3%). In monogamous couples, women were loyal to their husbands in 46.2% of the cases, and men were faithful to their wives in 22.1% of the cases. In families of polygamists, 9% of men were faithful to their wives and 28.3% of women were faithful to their husbands. Conclusion: Strategies to combat the spread of HIV cannot be effective if it is not accompanied by the reduction of poverty, and if unequal power relations and cultural logics persist.

Key words: Matrimonial practices, mother-to-child transmission, HIV, Togo.

Article in French


Journal Identifiers


eISSN: 2413-354X
print ISSN: 1727-8651