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Genre et mutualisation du risque financier de la maladie chez une population defavorisee


A.R. Attia
K.J. Kouadio
A.S.G. Amari
A.S.S. Oga
K.L. Kouadio

Abstract

La mutualité socio-économique est un champ récent dans l’étude des systèmes de
développement durable. Initialement focalisée sur les mécanismes publics ou privés de sécurité sociale, la recherche s’oriente aujourd’hui vers d’autres dimensions sociales, notamment l’influence du genre sur le niveau d’adhésion à un système durable de protection financière contre la maladie. Le présent travail est une contribution empirique à cette problématique.

Il analyse dans une perspective transversale l’influence du genre sur le choix des systèmes de partage des risques financiers des soins de santé. L’étude a concerné 20 sujets vivant en Côte d’Ivoire âgés de 32 à 74 ans dont 12 femmes et 08 hommes. Les niveaux d’adhésion de ces deux groupes au système durable de protection financière contre la maladie ont été examinés à travers un focus group réalisé séparément suivant le sexe. Cet entretien collectif a porté sur les différentes mutuelles de protection financière contre la maladie que proposent les structures publiques, les entreprises privées et les associations professionnelles. La comparaison des résultats obtenus à l’issue de l’analyse de contenu des données recueillies selon le sexe converge vers une relative homogénéité de ceux-ci.

Les populations utilisent plus leur épargne pour faire face aux dépenses de santé (75% pour les hommes et 42% pour les femmes). Il n’existe pas de différence entre l’adhésion à des systèmes de protection contre le risque financier face à la maladie (p>0,05). Les hommes considèrent la maladie comme un mal dans le corps (38%), les femmes la renvoient à une souffrance (58%). Les hommes ont une définition de la santé plus proche de celle de l’OMS. Malgré cette différence de perception de la santé entre les deux sexes, on ne note pas d’écart significatif dans la recherche de soins. Les hommes ont recours aux médicaments de la rue à 37,5% et les femmes à la médecine moderne à 75%.

Cette étude a permis de soulever la nécessité d’associer une éducation des populations à la mise en place d’un système de couverture sanitaire universelle afin d’améliorer l‘utilisation des services de soins et réduire le risque financier lié à leur utilisation.

Mots-clés: Mutualisation, risque maladie, protection financière, genre, santé, perception sociale

English Title: Gender and financial risk sharing deal with the disease in a disadvantaged population

English Abstract

Socio-economic mutuality is a recent field in the study of systems of sustainable development. Initially focused on public or private social security mechanisms, research is now moving towards other social dimensions, including the influence of gender on the level of adherence to a sustainable system of financial protection against disease. The present work is an empirical contribution to this problem. It analyzes from a transversal  perspective the influence of gender on the choice of systems of sharing the financial risks of health care. The study involved 20 subjects living in Côte d'Ivoire aged 32 to 74 years, including 12 women and 8 men. The levels of adherence of these two groups to the sustainable system of financial protection against the disease were examined through a separate focus group according to gender. This collective discussion focused on the various mutual funds for financial protection against illness offered by public, private companies and professional associations. The comparison of the results obtained from the analysis of the content of the data collected by sex converges towards a relative homogeneity of these. People use their savings more to cope with health spending (75% for men and 42% for women). There is no difference between adherence to systems of protection against financial risk to the disease (p> 0.05). Men consider the disease as an evil in the body (38%), women refer it to suffering (58%). Men have a health definition closer to that of WHO. Despite this difference in perception of health between the sexes, there is no significant difference in the search for care. Men use street drugs at 37.5% and women at modern medicine at 75%. This study highlighted the need to involve population education in the implementation of a universal health coverage system in order to improve the use of health care services and reduce the financial risk associated with their use.

Keywords: Pooling, disease risk, financial protection, gender, health, social perception


Journal Identifiers


eISSN: 2413-354X
print ISSN: 1727-8651