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Individualisme de Max Stirner, solidarisme de Léon Bourgeois : quelle éthique pour le citoyen contemporain ? Max Stirner's absolute individualism, Leon Bourgeois's solidarism, what ethics for contemporary man?


Etienne Kola

Abstract

S’il est indéniable que l’essence de l’agir humain porte le sceau de la diversité culturelle, c’est parce qu’il existe dans l’espace et dans le temps des références éthiques et épistémiques qui renvoient chaque communauté humaine à sa particularité intrinsèque. Toutefois, au-delà des déterminismes proprement sociologiques, certains choix théoriques et doctrinaux s’inscrivent dans une ambition plus universaliste, en vue de la direction de l’action humaine. C’est le cas des pensées de Max Stirner et de Léon Bourgeois. Si le premier voit dans l’apologie de l’individualisme absolu, l’alternative à la satisfaction du désidérata personnel, le second fait du remboursement de la dette sociale un argument éthique qui contraint chaque personne à être indéfiniment redevable à la communauté humaine. Toute chose qui l’oblige à régler sa vie sur le mode du sacrifice permanent, au nom d’un idéal de solidarité imprescriptible. Quelles sont alors les caractéristiques propres à la philosophie individualiste de Max Stirner et au solidarisme de Léon Bourgeois ? En quoi leurs pensées se révèlent-elles potentiellement problématiques ? Comment assurer à l’homme moderne son bien-être personnel, tout en n’érodant pas son sens humain et social ? L’appropriation critique de certaines pensées, associées à l’apport éducatif peut aider à donner une meilleure orientation à la conduite humaine contemporaine.


If it is undeniable that the essence of human action bears the seal of cultural diversity, it is because there are ethical and epistemic references in space and time that refer each human community to its intrinsic particularity. However, beyond the strictly sociological determinisms, certain theoretical and doctrinal choices are part of a more universalist ambition, with a view to the direction of human action. This is the case with the thoughts of Max Stirner and Léon Bourgeois. If the first sees in the apology of absolute individualism, the alternative to the satisfaction of personal desiderata, the second makes the repayment of the social debt an ethical argument that forces each person to be indefinitely indebted to the human community. Anything that obliges him to regulate his life in the mode of permanent sacrifice, in the name of an imprescriptible ideal of solidarity. What, then, are the characteristics of Max Stirner's individualist philosophy and Léon Bourgeois' solidarism? How are their thoughts potentially problematic? How canweensure the personalwell-being of modern man, while not eroding his human and social sense? The critical appropriation of certain thoughts, combined with educational input, can help to give a better direction to contemporary human conduct.


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print ISSN: 2310-3329