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Urgences neurologiques au service de réanimation de l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé : aspects clinique, étiologique, thérapeutique et pronostique


Bengono Bengono Roddy
Amengle Albert Ludovic
Metogo Mbengono Junette Arlette
Tchokam Lionelle
Ndikontar Raymond
Owono Etoundi Paul
Ze Minkande Jacqueline

Abstract

Objectif: Le but de notre étude était de déterminer la proportion et les étiologies des urgences neurologiques, de décrire leur prise en charge et d’évaluer leur pronostic dans une unité de réanimation.

Méthodologie: Il s’agissait d’une étude cohorte prospective de 6 mois. Etaient inclus tous les patients de sexe féminin et d’âge supérieur ou égal à 18 ans, admis pour une urgence neurologique dans l’unité de réanimation de l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé. Etaient exclues de l’étude les patientes ayant refusé de participer à l’étude, celles présentant une notion de traumatisme, les décès précoces (< 24 heures après l’admission). Les informations collectées concernaient les données cliniques, thérapeutiques, la durée de séjour et le devenir des patients. La comparaison des pourcentages entre les variables était faite avec le test de Khi carré, avec comme seuil de significativité p < 0,05.

Résultats: Au total, 37 cas d’urgences neurologiques étaient enregistrés sur 499 patients admis soit une prévalence de 7,41% et seuls 35 patientes étaient inclus. L’âge moyen était de 38,2 ± 22,1 ans. Le délai moyen d’admission était de 16 heures. Les principaux antécédents étaient : la période post-partum (n=10, 27%), l’aménorrhée gravidique (n=7, 18,9%). Tous les patients présentaient une céphalée, une convulsion, un déficit neurologique focal et un syndrome méningé. Les principales étiologies étaient : l’éclampsie (n=17, 48,6%), les comas non traumatiques (n=8, 22,9%), les accidents vasculaires cérébraux (n=5, 14,3%), les méningo-encéphalites (n=5, 14,3%). Pour une durée moyenne de séjour de 6,5 ± 5,9 jours, la mortalité globale était de 37,1%, soit 13 décès. Les causes les plus fréquentes dans de décès étaient les méningo-encéphalites (n=4, 30,7%), le choc septique (n=3, 23,1%) et l’AVC (n=3, 23,1%). Les facteurs associés au décès étaient l’âge > 55 ans, l’infection au VIH, le score de Glasgow < 8, le délai d’admission > 6 heures, la mauvaise observance du traitement et la survenue de complications (p < 0,05).

Conclusion: Près d’un patient sur 10 admis en réanimation présente une urgence neurologique. Un patient sur 3 avec urgence neurologique décédera. La prévention de l’éclampsie et la consultation à temps pourraient conduire à réduire cette mortalité.

Mots clés: Urgence neurologique, Prise en charge, Réanimation, Pronostic, Yaoundé

English Title: Neurological emergencies in the intensive care unit of the Yaounde Gynaeco- Obstetric and Paediatric Hospital: clinical presentation, treatment and outcome

English Abstract

Objective: The aim of our study was to describe the clinical, etiological, therapeutical and prognostical aspects of neurological emergencies in the intensive care unit.

Materials and methods: We carried out a prospective cohort study over 6 months. We included female adult patients admitted for neurological emergencies into the intensive care unit of the Yaoundé Gynaeco- Obstetric and Pediatric Hospital. We studied the prevalence of neurological emergencies, the different emergencies encountered, treatment administered, and outcome.

Results: The frequency of neurological emergencies was 7.4%. Eclampsia was recorded in 48.6% of patients. The management of eclampsia was based on the use of magnesium sulphate and antihypertensive bitherapy with nicardipine and alpha methyl-DOPA. All cases of neurological infection received empirical triple antibiotic therapy with short duration corticosteroid therapy. Management of non traumatic coma was mainly symptomatic. Management of strokes was oriented by the findings on the head CT scan. Non traumatic coma and neurological infections were the most deadly, responsible for 46.2% and 30.7% of deaths respectively. Factors associated to poor prognosis were age greater than 55 years, HIV immune deficiency, a Glasgow score less than or equal to 8, admission interval greater than 6 hours, poor adherence to treatment, and the development of complications.

Conclusion: The management of neurological emergencies is not optimal. We can ameliorate our management by efficient health policies.

Keywords: Neurological emergencies, Management, Intensive care unit, Prognosis, Yaoundé


Journal Identifiers


eISSN: 2410-8936
print ISSN: 2226-2903