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Evidence d’une recombinaison génomique entre deux espèces de caféiers génétiquement éloignées : <i>Coffea pseudozanguebariae</i> Bridson et <i>C. liberica</i> var <i>dewevrei</i> De Wild et Th Dur


D Akaffou
J Louarn
I Zoro
R Sié
S Hamon
H Legnaté
J Kéli
F Mondeil

Abstract

La recombinaison génomique entre deux espèces de caféiers génétiquement éloignées est étudiée dans le croisement interspécifique Coffea pseudozanguebariae x C. liberica var. dewevrei. A cet effet, des caractères morphologiques, la durée de la fructification, la teneur en caféine et la teneur en hétéroside sont évaluées chez les espèces parentales, les hybrides F1 et les descendants des backcross de première génération (BC1). Les espèces parentales ont des caractères très contrastés : les feuilles, les fruits et les graines sont de très petites tailles, et 1 à 8 fleurs s’observent par noeud chez l’espèce C.  pseudozanguebariae. Cependant chez C. liberica var. dewevrei les
dimensions sont deux fois plus importantes et le nombre de fleurs par noeud oscille entre 37 et 103. La fructification dure en moyenne 67 jours chez C. pseudozanguebariae contre 309 jours C. liberica var. dewevrei. Les graines de C. pseudozanguebariae sont dépourvues de caféine mais contiennent en retour une forte teneur en hétéroside. Au contraire chez C. liberica var. dewevrei les graines renferment de la caféine mais sont dépourvues d’hétéroside. Les plantes F1 se distinguent nettement des espèces parentales : leurs caractères morphologiques et la durée de fructification sont intermédiaires entre ceux des parents. Leurs graines contiennent à la fois de la caféine et de l’hétéroside contrairement aux parents. Chez les descendants des backcross de première génération, la diversité est considérable pour tous les caractères observés et forme un continuum entre les deux espèces. Parmi les plantes BC1, certaines ont une durée moyenne de fructification (180 jours) mais elles sont dépourvues de caféine ou d’hétéroside, contrairement aux F1 et aux espèces parentales. Leur présence démontre la survenue de recombinaisons inter et intra chromosomiques entre les génomes des deux espèces. Cette recombinaison laisse entrevoir l’opportunité et la possibilité de l’utilisation des ressources génétiques des caféiers pour l’amélioration des espèces cultivées.

Mots clés : Coffea pseudozanguebariae, Coffea liberica var. dewevrei, ressource génétique, caféine, hétéroside, durée de fructification, recombinaison génomique.


Journal Identifiers


eISSN: 1812-0741