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Briefings: Mauritania\'s Political Development 1960-2003: Mirage Democracy, All Too Real Woes


Boubacar N'Diaye

Abstract

French Resumé

Le 7 Novembre 2003, à moins d\'un improbable coup de tonnerre politique, la réélection de Ould Taya, l\'actuel président de la Mauritanie depuis 1984, est assurée pour un troisième mandat de cinq ans. Dans ce context, pour comprendre la tentative de coup d\'état sanglant des 8 et 9 Juin, 2003 qui a failli lui couter le pouvoir – et la vie, il convient de la situer and le context historique de l\'évolution politique de la Mauritanie depuis son accession à l\'independance en 1960. Celleci sera traumatisante et laborieuse du fait, notamment, des revendications Marocaines appuyées par le monde Arabe. Cette évolution politique peut être suivie en se réferant à quelques dates qui l\'ont particulièrement marquée. La création par le premier président Ould Daddah, du parti unique en 1961 pour combattre les forces centrifuges et forger l\'État-nation, les troubles raciaux de 1966, la guerre désastreuse pour le control Sahara Occidental en 1975, et bien sûr l\'arrivée des militaires au pouvoir en 1978 sont de celles-là. L\'arrivée au pouvoir de Ould Taya avec le soutien de la France en 1984 en fut une date charnière. Ould Taya a présidé à une détérioration sans précédant des tensions éthniques et raciales qui se sont accompagnées de massacres et de déportations, et autres abus des droits de humains entre 1986 et 1992, decevant les espoirs qu\'il avait suscités. Il fut contraint, sous la pression de boulversements internationaux de ‘démocratiser\' le régime militaire en 1992 tout en prenant soin de controller tous les aspects du processus, pendant la ‘transition,\' en éludant notamment le ‘déficit humanitaire\'. Celui-ci continue à empoisonner la politique en Mauritanie et a forçé Ould taya à s\'appuyer de plus en plus sur le nationalisme Arabe, à raviver le tribalisme, le clientélisme, le régionalisme, et la répression politique comme instruments de government, ainsi qu\'à prendre des initiatives diplomatiques controversées. Dans ce context, le dernier coup d\'état sanglant n\'est pas nécéssairement attribuable aux Islamistes, comme hâtivement présumé, et ses motifs sont sans doute multiples. Mené exclusivement par des officiers et sous-officiers des tribus de l\'Est du pays, il semble être une consequence prévible, et peut-être expiatoire, d\'un verrouillage politique illustré par la dissolution reccurente de partis d\'opposition et la vague d\'arrestations d\'opposants immédiatement avant la tentative de putsch. Dans sa gestion de l\'après-coup, (et dans l\'optique des prochaines présidentielles, notamment), les decisions et calculs du Président Ould Taya dans le secteur de la securité, mais aussi les changements de personnel politique opérés peuvent avoir des conséquences aussi inattendues que risquées pour le système politique tout entier après les élections.

Democracy & Development Vol.4(1) 2004: 77-99

Journal Identifiers


eISSN: 1465-0142