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Opinions de femmes sur la législation relative à l'avortement dans la ville de Yaoundé


Josiane Ngo Mayack

Abstract

Introduction: l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est restrictif au Cameroun. La législation autorise l'acte dans deux cas: lorsque la grossesse résulte d'un viol ou lorsqu'elle fait courir à la femme enceinte un péril grave pour sa santé. L'avortement pratiqué hors de ce cadre légal est qualifié d'illicite. Cet article identifie et analyse les opinions de femmes vivant dans la capitale Yaoundé, sur les dispositions juridiques nationales relatives à l'IVG.


Méthodes: trente-cinque (35) entretiens semi-directifs ont été réalisés à Yaoundé auprès de femmes âgées de 19 à 40 ans. Les participantes à l'étude recrutées au sortir de consultations (service de planification familiale ou santé maternelle et infantile) ont contribué à la sélection d'autres enquêtées par la méthode «boule de neige». Les données collectées ont fait l'objet d'une analyse thématique de contenu.


Résultats: plus de la moitié des enquêtées est défavorable à la dépénalisation de l'avortement. La dimension transgressive associée à cet acte constitue l'argument majeur soutenant le refus d'un éventuel assouplissement de la législation. Le motif de la sécurité sanitaire est avancé dans les opinions encourageant la dépénalisation. La difficulté à se positionner ou le silence de participantes est une illustration du caractère sensible du sujet de l'IVG.


Conclusion: l'avortement dans son essence est porteur de tensions émanant des interactions entre les logiques institutionnelles, les normes du groupe social et les aspirations individuelles. La polarisation des débats est un frein à l'examen de la question de la dépénalisation sous un prisme multidimensionnel.


Journal Identifiers


eISSN: 1937-8688