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Etat des lieux de la gestion des insecticides au Togo, Afrique de l’Ouest


K Accrobessy
M.J. Dorkenoo
R Osse
K Oboussoumi
M Akogbeto
A Glitho

Abstract

Pour parvenir à une gestion optimale des maladies à transmission vectorielle ou tout au moins la nuisance culicidienne, une surveillance permanente des facteurs de risque devient nécessaire. Le principal facteur de risque est le vecteur qui transmet la maladie, et le contrôle du vecteur passe par des stratégies de lutte qui limitent les contacts entre les vecteurs et l’homme. La stratégie majeure de lutte revient à l’utilisation des insecticides. Cependant, il est apparu un phénomène biologique, lié à l’utilisation non raisonnée des insecticides, qui est en train de vouer à l’échec les mesures de lutte : la résistance des insectes aux divers insecticides utilisés pour les contrôler. Etant donné que le phénomène devient récurrent partout dans le monde, il est nécessaire de faire un état des lieux de la gestion des insecticides au Togo en vue d’apprécier son impact sur l’environnement et sur la résistance chez les insectes nuisibles.

Dans ce but, une enquête pluridimensionnelle a été menée dans le pays, regroupant tous les acteurs de la réglementation, de la gestion, de la distribution et de l’utilisation de ces divers produits, en vue d’avoir une idée globale sur le mouvement des insecticides au Togo.

Les résultats des enquêtes ont montré que 81% environ des producteurs utilisent des insecticides pour protéger leurs cultures qui occupent des superficies variant de 194 447 à plus de 266424 Ha. Plusieurs classes d’insecticides sont importées dont des organochlorés et des organophosphorés, des carbamates et des pyréthinoïdes qui constituent globalement 69,44% des importations. Les tonnages de ces produits importés chaque année (entre 2281 et 3278 tonnes) sont en progression sur le territoire dans les zones cotonnières, rizicoles et maraîchères. Ces quantités d’insecticides importés ne sont pas toujours sous le contrôle des Services de réglementation car plus du tiers (36,2%) des sociétés de distribution des produits ne sont pas agréées par les services compétents. Les dosages, quoique surveillés par le personnel d’appui et de control, ne sont pas toujours respectés par les utilisateurs et les producteurs.

En définitive, l’utilisation des insecticides présente des conséquences sur l’environnement dans toutes ses composantes. Une situation pareille doit attirer l’attention des Services compétents en charge de la lutte antivectorielle en vue des décisions appropriées à prendre.

Mots-clés: insecticides, réglementation, zones culturales, nuisance environnementale, moustiques, résistance

English Title: Inventory of pesticides management in Togo, West Africa

English Abstract

To achieve optimal management of Vector-borne diseases or at least mosquitoes’ nuisance, continuous monitoring of risk factors is necessary. The main risk factor is the mosquitoes or the vectors which transmit the diseases, and their control passes through management strategies to limit their contact with man. The major fight strategy consists of the use of insecticides. However, it appeared a biological phenomenon, linked to the anarchic use of insecticides, which dedicates to failure control measures: the emergence of insects’ resistance to various insecticides used to control them. Since the phenomenon is extending all over the world, it is necessary to make an inventory of the management of insecticides in Togo in order to assess its impact on the environment and insects’ resistance.

To this end, a multidimensional survey was conducted in the country, bringing together all stakeholders of regulation, management, distribution and use of these various products in order to have an overall idea about the movement insecticides in Togo.

Survey results showed many tonnages (between 2281 and 3278 tons) of these products imported each year into the country and used as well in cotton growing areas, rice fields and vegetables gardens. Moreover, around 81% of farmers use insecticides to protect their crops extending over areas ranging from 194,447 to more than 266,424 Hectares in average. Several classes of insecticides are imported into the country including organochlorines, organophosphates, carbamates and pyréthinoïdes which represent 69.44% of imports. The tonnage of these imports each year (on average were up in the territory in cotton growing areas, rice and vegetables. These quantities of imported insecticides are not always under the control of regulatory services for over a third (36, 2%) of product distribution companies are not approved by the relevant departments.

These quantities of imported insecticides are not always under the control of Regulation Services. The pesticides assays, although monitored by the support and control staffs, are not always respected by users and producers.

Ultimately, the use of insecticides showed to have serious impact on the environment in all its components regarding ecosystems. Such a situation must draw attention of relevant services in charge of vector control for appropriate decisions to be conducted to fight malaria and other vector-borne diseases.

Keywords: insecticides, regulation, cultural areas, environmental nuisance, mosquitoes’ resistance


Journal Identifiers


eISSN: 2413-354X
print ISSN: 1727-8651