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Aspects epidemio-clinique et therapeutique de la maladie veineuse thromboembolique A l’Institut de Cardiologie d’Abidjan


E. Soya
J.J. N’dJessan
F. Traore
K. Bamba
S. Kouame
N. Lawson
C. Konin

Abstract

Objectif : Le but de cette étude était de décrire les aspects épidémiologique, clinique et thérapeutique de la maladie thromboembolique veineuse à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan.


Patients et méthodes. Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique, à visée descriptive et analytique concernant les patients consécutifs hospitalisés à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan pour thrombose veineuse profonde des membres inférieurs et/ou embolie pulmonaire durant la période du 1er janvier 2006 au 31 décembre 2016 documentées par un échodoppler veineux et/ou un angioscanner pulmonaire.


Résultats. La prévalence de la maladie thromboembolique veineuse a été estimée à 5,4 % des patients hospitalisés. La thrombose veineuse profonde des membres inférieurs et L’embolie pulmonaire (EP) étaient isolées respectivement dans 60,6% et 25,6% des cas, et l’association embolie pulmonaire et thrombose veineuse profonde des membres était de 13,8%. L’âge moyen des patients était 50,26 ans ±16,15 avec des extrêmes à 17 ans et à 93 ans. Le sexe féminin était prédominant (53,6%, sexe ratio (H/F) à 0,87). Au moins un facteur de risque de la maladie thrombo-embolique était retrouvé dans 85,4% des cas. L’alitement prolongé (31,2%) et l’obésité (26,2%) étaient les facteurs de risque thrombotique majeurs. Les facteurs de risque néoplasique et gynéco-obstétrical représentaient respectivement 9,2% et 3,2%, les facteurs post-chirurgicaux 9,2%, l’infection à VIH 13,6% et 5 cas de déficit en antithrombine III (1%). Dans 14,6% des cas, aucun facteur de risque n’a été mis en évidence. Les thromboses veineuses profondes étaient majoritairement localisées au membre inférieur gauche (65,7%) et de siège proximal (70%), les embolies pulmonaires étaient le plus souvent proximales (82,8%). Les AVK étaient la classe thérapeutique la plus prescrite à la sortie des patients (89%) suivis des  anticoagulants oraux directs (8,6 %) avec cependant une augmentation progressive de cette dernière classe aux files du temps. La durée moyenne du traitement anticoagulant était de 11,06 ± 6,75 mois.


Conclusion. La maladie thromboembolique veineuse est fréquemment rencontrée et diagnostiquée. Elle est associée à des facteurs de risque qui méritent d’être pris en compte pour une prise en charge adéquate. Le traitement repose sur l’utilisation en grande majorité des antivitamines K dans notre contexte avec cependant une augmentation progressive des anticoagulants oraux directs.


Mots-clés. Maladie thromboembolique veineuse, épidémiologie, diagnostic, anticoagulants, Institut de Cardiologie Abidjan.


 


Objective. The aim of this study was to describe the epidemiological, clinical and therapeutic aspects of venous thromboembolic disease at the Abidjan Cardiology Institute.


Patients and methods. This was a monocentric, descriptive and analytical retrospective study of consecutive patients hospitalized at the Abidjan Cardiology Institute for deep vein thrombosis of the lower limbs and/or pulmonary embolism during the period from January 1st 2006 to December 31th 2016 documented by a venous echodoppler and/or pulmonary angio-scanner.


Results. The prevalence of venous thromboembolic disease was estimated at 5.4% of hospitalized patients. Deep vein thrombosis of the lower limbs and pulmonary embolism (PE) were isolated in 60.6% and 25.6% of cases respectively, and the association of pulmonary embolism and deep vein thrombosis of the limbs was 13.8%. The average age of the patients was 50.26 years ±16.15 with extremes at 17 years and 93 years. The female sex was predominant (53.6%, sex ratio (H/F) to 0.87). At least one risk factor for thromboembolic disease was found in 85.4% of cases. Bed rest (31.2%) and obesity (26.2%) were the major thrombotic risk factors. Neoplasia and gyneco-obstetric risk factors accounted for 9.2% and 3.2% respectively, post-surgical factors 9.2%, HIV infection 13.6% and 5 cases of antithrombin III deficiency (1%). In 14.6% of cases, no risk factors were identified. Deep vein thrombosis was mostly localized to the left lower limb (65.7%) and proximal (70%), pulmonary embolisms were most often proximal (82.8%). VKA were the most prescribed therapeutic class at patient discharge (89%) follow-up direct oral anticoagulants (8.6%) with a gradual increase in the latter class to the time lines. The average duration of anticoagulant treatment was 11.06 ± 6.75 months.


Conclusion. Venous thromboembolic disease is frequently encountered and diagnosed. It is associated with risk factors that deserve to be taken into account for proper management. Treatment is based on the use of the vast majority of vitamins K antagonist in our context with a gradual increase in direct oral anticoagulants.


Keywords: Venous thromboembolic disease, epidemiology, diagnostic, anticoagulant, Abidjan Cardiology Institute.


Journal Identifiers


eISSN: 2413-354X
print ISSN: 1727-8651