Main Article Content
Le normativisme kelsénien à l’épreuve des crises politiques en Afrique : analyse à partir des exemples du Burkina Faso, du Gabon et du Mali Kelsenian normativism put to the test of political crises in Africa: Analysis of case from Burkina Faso, Gabon and Mali
Abstract
Au lendemain de l’indépendance des États de l’Afrique subsaharienne, le normativisme kelsénien fut considéré comme le modèle de référence d’organisation des ordres juridiques étatiques. Pourtant, cette étude soutient que dans les situations constitutives de crises politiques, telles qu’observées au Burkina Faso, au Gabon et au Mali, le normativisme kelsénien est écarté. La conception kelsénienne de la validité des normes et la théorie kelsénienne de l’unité de l’ordre juridique sont mises à l’écart. Dès lors, l’ordre juridique de crise ne procède plus réellement du pouvoir constituant, la plus haute autorité juridique, traduit en « langage kelsénien » par « norme fondamentale » ou « Grundnorm », mais de la volonté des autorités de transition, voire du juge constitutionnel.
In the aftermath of the independence of sub-Saharan African states, Kelsenian normativism was considered the benchmark model for organizing state legal orders. However, this study argues that in situations constituting political crises, such as those observed in Burkina Faso, Gabon, and Mali, Kelsenian normativism is set aside. The Kelsenian conception of the validity of norms and the Kelsenian theory of the unity of the legal order are sidelined. Consenquently, the legal order in crisis no longer truly stems from the constituent power, the highest legal authority, translated in "Kelsenian language" as "fundamental norm" or "Grundnorm," but from the will of the transitional authorities, or even of the constitutional judge.