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Comprendre la pratique de la décentralisation camerounaise
Abstract
Après deux décennies de mise en œuvre controversée de la décentralisation au Cameroun, le but de cet article est de proposer des mesures susceptibles d’accroître l’effectivité des réformes sur le quotidien des populations. La méthodologie repose sur la décomposition du concept de décentralisation pour faciliter l’évaluation et des méthodes mixtes pour l’analyse des données. Comme constats, la démocratie locale est effective, mais souffre de transparence, d’ingérence et est peu inclusive. Il y a une dévolution de pouvoirs exécutifs sans l’apport conséquent de ressources financière et humaine. La part des dépenses publiques nationales gérée par les acteurs locaux est croissante (6,4% en 2020), mais reste inférieure à la moyenne africaine (proche de 20% en 2020). Bien que le contenu de la « Dotation Générale de la Décentralisation » semble flou, elle est au quart de la cible minimum de 2030. Le degré de décentralisation n’est pas suffisant pour contribuer à réduire le taux de pauvreté toujours supérieur à 37%, réduire les inégalités territoriales et améliorer la cohésion sociale. L’article identifie des stratégies utiles à la recherche d’équilibre des pouvoirs de négociation entre les parties prenantes, l’harmonisation de la compréhension des textes juridiques, la mobilisation des ressources et l’amélioration des interventions.
After two decades of controversial implementation of decentralization in Cameroon, the aim of this article is to propose measures likely to increase the effectiveness of reforms on the daily lives of populations. The methodology is based on the decomposition of the concept of decentralization to facilitate evaluation and mixed methods for data analysis. As observations, local democracy is effective, but suffers from transparency, interference and is not very inclusive. There is a devolution of executive powers without the significant contribution of financial and human resources. The share of national public expenditure managed by local actors is increasing (6.4% in 2020) but remains below the African average (close to 20% in 2020). Although the content of the “General Decentralization Grant” seems unclear, it represents a quarter of the minimum target for 2030. The degree of decentralization is not sufficient to help reduce the poverty rate, which is still above 37%, reduce territorial inequalities and improve social cohesion. The article identifies strategies useful for seeking a balance of negotiating powers between stakeholders, harmonizing the understanding of legal texts, mobilizing resources and improving interventions.